Cinq engagements
Une université à défendre. Cinq piliers pour la faire briller.
Face aux menaces qui pèsent sur l’université, nous exigeons des actions concrètes et immédiates. Voici les cinq piliers fondamentaux qui doivent guider la transformation de nos institutions pour qu’elles retrouvent leur mission d’intérêt public.
Financement des universités
Un financement public adéquat est la seule garantie que les universités demeurent indépendantes des idéologies politiques du moment et des logiques de marché, capables de poursuivre leurs missions sans céder aux impératifs de rentabilité à court terme ou à des pressions externes de plus en plus fortes. Sans ce soutien, ce sont la qualité de l’enseignement, la vitalité scientifique et la pérennité du réseau québécois qui sont en jeu.
Liberté académique
La liberté académique permet aux professeures et aux professeurs — ainsi qu’à toutes les personnes qui contribuent à la mission universitaire — d’enseigner, de chercher, de débattre et de critiquer sans contrainte doctrinale, idéologique ou politique. Concrètement, elle garantit que les connaissances peuvent être transmises, discutées et transformées dans une quête rigoureuse de la vérité, sans peur de représailles ou de censure.
Mais la liberté académique n’est pas un privilège individuel. C’est une nécessité collective. Elle assure que l’université, comme bien commun, puisse jouer pleinement son rôle dans la société. C’est grâce à elle que les débats difficiles peuvent avoir lieu, que les découvertes dérangeantes peuvent être publiées et que la critique des pouvoirs établis peut éclairer le public.
Collégialité
La collégialité désigne un mode de gouvernance démocratique et partagé, où la communauté universitaire et, plus spécifiquement, le corps formé de celles et ceux qui font la recherche et transmettent les connaissances, participe collectivement aux décisions qui façonnent l’enseignement, la recherche et la vie institutionnelle. Elle s’oppose à la gouvernance de la majorité des entreprises, où ce sont des dirigeant·es, hiérarchiquement au sommet de l’organisation, qui définissent les orientations et prennent les décisions.
L’un des piliers essentiels de la mission universitaire, la collégialité assure que l’université demeure au service de l’intérêt public, et non soumise aux pressions politiques, idéologiques ou financières.
Autonomie institutionnelle
Une université ne fonctionne véritablement que lorsqu’elle peut librement choisir ses orientations. Libre de définir ses programmes, ses priorités et ses valeurs ; libre de définir ses orientations de recherche dans une quête rigoureuse de la vérité, non selon la conjoncture ; libre de répondre à sa mission d’intérêt public plutôt qu’à des injonctions politiques, idéologiques ou économiques.
C’est ce qu’on appelle l’autonomie institutionnelle : la capacité d’une université à se gouverner elle-même, à l’abri des pressions externes qui menacent son rôle social et son intégrité intellectuelle.
Contre la marchandisation
L’université n’est ni une entreprise ni une marque. Sa mission n’est pas de produire des profits, mais de cultiver la liberté intellectuelle, l’esprit critique et la capacité d’agir de manière éclairée dans un monde complexe. C’est un espace collectif de création, de transmission et de partage du savoir — un bien commun qui appartient à toute la société. C’est ce qui en fait un pilier de notre démocratie : un lieu où la vérité se cherche, se discute et se transmet librement, au bénéfice de toutes et tous.
Depuis de nombreuses décennies, cependant, une transformation profonde s’opère. Sous couvert de la recherche d’efficacité, la logique du marché s’invite dans le monde universitaire. Les étudiantes et étudiants deviennent des « clients », les professeures et professeurs des « producteurs », et les savoirs, des « produits » destinés à être vendus.